La France est un exportateur net d’électricité. La crise du gaz de ces deux dernières années a justifié la volonté nationale de maintenir le cap avec le nucléaire – qui représente encore près de 70 % de la production d’électricité – quand d’autres ont paniqué après Fukushima.
Il y a eu un mouvement anti-nucléaire sous la présidence Hollande et les débuts de Macron. Le manque de financement de l’écosystème nucléaire est l’une des raisons pour lesquelles un cinquième des 56 réacteurs français ont été hors service pendant si longtemps l’hiver dernier pour des raisons de sécurité. Mais Macron s’est depuis mis à la religion, lançant une campagne éclair d’expansion de 14 nouveaux réacteurs.
Oui, le réacteur EPR pionnier de Flamanville a 12 ans de retard et quatre fois plus de budget. Mais si vous allez construire ces monstres Hinkley, il est préférable d’en construire beaucoup pour acquérir une compréhension critique de la technologie et réduire les coûts.
Se délectant en un et deux, en anglais, est un appel aux dépassements de coûts, comme l’a averti avec véhémence le gourou de l’énergie d’Oxford, Sir Dieter Helm. Le dirigisme français a ses mérites.
Il faut être prudent avec la démographie, mais il est difficile de donner une bonne tournure économique à la trajectoire de la main-d’œuvre allemande, qui devrait culminer l’année prochaine puis diminuer de 5 millions dans les années 2020, poussant le taux de dépendance des personnes âgées au dessus de 50%. L’Italie et l’Espagne ne sont pas mieux loties.
Seule la France des quatre grands pays de la zone euro a investi dans un taux de fécondité respectable (1,83) grâce à une fiscalité familiale et un régime de congé parental qui rend moins cher d’avoir des enfants.
La France n’a pas dépouillé ses forces armées jusqu’à l’os comme l’Allemagne, la Belgique, l’Italie ou l’Espagne pendant les années d’austérité. Il dispose d’une dissuasion nucléaire capable de frapper à n’importe quel niveau et a récemment testé son propre missile hypersonique.
Qu’un veto au Conseil de sécurité de l’ONU compte ou non de nos jours, la France a sans aucun doute un prestige diplomatique mondial avec sa troisième voie néo-gaulliste, ce qui ne veut pas dire que Macron l’a déployée intelligemment l’année dernière. De Gaulle n’aurait pas été traîné aussi facilement par Poutine ou Xi Jinping, et il n’aurait pas jeté Taiwan sous un bus aussi négligemment.