Le chef du gouvernement a profité d’une réunion majoritaire mardi pour reformuler son ministre de l’Economie et rectifier ses propos.
Un charlatan peut en cacher un autre. Pendant l’exécutif peine à sortir de la crise politique et institutionnelle dans lequel il s’est enfermé avec l’article 24 de la loi «sécurité mondiale», une nouvelle ligne de blâme est apparue au gouvernement sur un tout autre sujet. Puisque le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a jugé opportun de parler de réforme des retraites comme « priorité la plus élevée«Ce week-end, beaucoup de vos collègues ont voulu se distancer publiquement de ces commentaires.
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À commencer par Élisabeth Borne, ministre du Travail, dont dépend le secrétaire d’État aux Pensions. « La priorité absolue est de sortir de la crise sanitaire, économique et sociale, de protéger les emplois, c’est l’avis unanime des partenaires sociaux.« , décidé dimanche sur le tournage de France 3. « Que les gens puissent sortir de la précarité dans laquelle ils sombrent, c’est la priorité et rien d’autre», A ajouté lundi le ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, sur France Inter.
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Inquiet de couper une nouvelle controverseLe Premier ministre Jean Castex a été contraint de s’exprimer personnellement mardi. Contacté par Le Figaro, Matignon nie toute reformulation. Mais selon plusieurs participants, le chef du gouvernement ne serait pas allé dans quatre directions lors d’une réunion majoritaire. « Une réforme des retraites est nécessaire. Mais à partir de là pour dire que c’est LA priorité … La priorité est la lutte contre la crise», Précise l’entourage du Premier ministre.
Bruno Le Maire lie la réforme des retraites au remboursement de la dette Covid
Idem pour Emmanuel Macron, où on refuse de commenter le sujet. « La priorité absolue est la gestion de la santé et la relance économique, sociale et culturelle», Il évacue un proche du chef de l’Etat. « Le président veut continuer à transformer le pays en le dotant de ressources «contemporaines». Donc sur les retraites comme sur la vieillesse, sur l’écologie comme sur l’égalité des chances, le temps de l’inaction n’est pas arrivé.Il en ajoute un autre sous couvert d’anonymat.
De toute évidence, l’exécutif veut montrer une volonté de réforme intacte, en prenant soin de ne pas voler les syndicats ou la population. Car quelle que soit la forme, c’est surtout le fond de la déclaration de Bruno Le Maire qui fait tiquer le sommet de l’État: le ministre de l’Économie a lié la réforme des retraites et remboursement de la dette Covid. De toute évidence, il restitue l’idée d’une composante paramétrique – les mesures d’épargne – en plus de la composante systémique – les mesures d’universalité. Le retour de l’âge crucial?