En Argentine, un vote historique en faveur de l’avortement

Des militants des droits à l'avortement devant le Congrès de Buenos Aires le mercredi 30 décembre.

Les hurlements de joie de milliers d’Argentins ont réveillé et excité tout le quartier du Congrès au cœur de Buenos Aires. Mercredi 30 décembre, peu après 4 heures du matin, et après douze heures de débats intenses, les sénateurs argentins ont approuvé le projet de loi du gouvernement qui légalise l’interruption volontaire de grossesse (avortement) avec 38 voix contre 29. Un résultat bien plus important au final que celui anticipé par les médias et analystes politiques argentins, qui comptaient sur un vote extrêmement serré.

Dans les secondes qui ont suivi l’annonce du résultat du vote, des militantes féministes attendant fébrilement le verdict de la Chambre haute sont tombées dans les bras l’une de l’autre. Certains semblaient surpris, pleurant des larmes amères, un sourire heureux apparaissant sous leurs masques, tandis que d’autres scandaient euphoriquement de célèbres slogans féministes comme  » Avortement légal à l’hôpital! – une chanson qui a cessé d’être une demande et qui sera bientôt une réalité en Argentine. Beaucoup de réactions cathartiques après une longue nuit sans sommeil, en attendant le vote au Sénat.

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« Je ne peux pas y croire … ça fait si longtemps qu’on attend ça », Clara Rios, 26 ans, est émue qui, comme ses voisins, porte un foulard vert attaché à son poignet, symbole de la lutte pour le droit à l’avortement en Argentine. Quelques minutes avant le vote, la jeune femme et ses amis se sont réunis pour suivre en direct les discours des derniers sénateurs qui ont précédé le vote, diffusés sur écrans géants. «C’est une grande victoire pour les droits des femmes. Après cette année horrible, enfin de bonnes nouvelles! «  Lia, 38 ans, se réjouit. Après Cuba, la Guyane et l’Uruguay, l’Argentine devient ainsi le quatrième pays du sous-continent latino-américain à légaliser l’avortement.

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Une grande victoire politique

De l’autre côté de la place du Congrès, divisée en deux par de hautes barrières, la crainte régnait « Champ céleste », celui contre l’avortement. Des militants, soutenus par l’Église catholique et évangélique, s’étaient également mobilisés vigoureusement ces derniers jours « Pour la défense de la vie ». Dans un message de soutien sans équivoque, le pape François d’origine argentine a tweeté avant que l’examen du projet de loi ne commence au Sénat le 29 décembre: « Le Fils de Dieu est né rejeté pour nous dire que chaque personne rejetée est un enfant de Dieu. Il est venu au monde comme un petit enfant faible et frêle, il vient au monde, pour que nous puissions accueillir tendrement nos faiblesses. « 

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