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PARIS (Reuters) – Le gouverneur de la banque centrale française a rejeté mercredi une proposition d’un panel d’experts selon laquelle la Banque centrale européenne pourrait effectuer des transferts d’argent directs aux ménages pour aider à atteindre son objectif d’inflation.
Le Conseil d’analyse économique de la France, un groupe de réflexion indépendant lié au cabinet du Premier ministre, a suggéré mercredi dans un rapport que la BCE pourrait effectuer des paiements « par hélicoptère » en dernier recours pour augmenter l’inflation.
« La monnaie hélicoptère, qui n’a jamais été mise en œuvre et serait complexe dans la pratique, ne nous semble pas une bonne idée », a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, aux sénateurs en réponse à la proposition.
Il a déclaré que la proposition ne devrait pas être considérée dans un examen stratégique en cours à la BCE car de tels transferts laisseraient un trou dans le bilan de la banque centrale, nécessitant la reconnaissance d’une « perte massive » qui pourrait miner la confiance dans la banque centrale.
De plus, cela brouillerait les frontières entre la politique monétaire et budgétaire car il appartient généralement au gouvernement et au parlement de décider des transferts aux ménages.
Au final, cela ne serait pas synchronisé avec une accumulation d’économies pendant la crise du coronavirus, a ajouté Villeroy.
La BCE a depuis longtemps raté son objectif de maintenir l’inflation à un niveau proche mais juste en dessous de 2%, bien qu’elle se soit récemment redressée dans un développement que les banquiers centraux s’attendent à être temporaire.
Le Conseil d’analyse économique a déclaré qu’un transfert monétaire égal à 1% du produit intérieur brut pourrait augmenter le taux d’inflation d’un demi-point de pourcentage en un an.