les rebelles ont pris le contrôle de Bangassou, à 750 km de Bangui

Des véhicules blindés Minusca opèrent près de la cathédrale de Bangassou, dans le sud-est de la République centrafricaine, le 22 août 2017.

Les rebelles ont pris le contrôle d’une ville à 750 km à l’est de Bangui le dimanche 3 janvier, mais restent à distance de la capitale à la veille des résultats partiels des élections présidentielles du 27 décembre.

Des groupes armés ont attaqué la ville de Bangassou à l’aube et ont pris le contrôle après plusieurs heures de combats. « Les rebelles contrôlent la ville, ils sont partout »Rosevel Pierre Louis, chef du bureau régional de la mission des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca) à Bangassou, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP). Cinq « Éléments armés » sont morts, a tweeté Minusca sans donner de détails. Une quinzaine de blessés ont été transportés à Médecins sans frontières, qu’il a déclaré en tant qu’ONG.

Le 19 décembre, une coalition de groupes armés a lancé une offensive pour arrêter les élections présidentielles et législatives et s’est engagée à « Marcher sur Bangui ». Mais les rebelles pour le moment sont toujours tenus à distance de la capitale par les Casques bleus de l’ONU et les Forces armées centrafricaines (FACA), appuyées par des renforts de centaines de paramilitaires russes et de soldats d’élite rwandais.

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« Nous sommes en guerre »

Samedi, les rebelles ont lancé une attaque contre Damara, fief du président sortant et favori du scrutin, Faustin Archange-Touadéra, situé à 70 km au nord de Bangui, mais ont été repoussés.

« Les rebelles pensaient pouvoir atteindre Bangui, mais ils ne s’attendaient pas à ce que les Russes et les Rwandais arrivent », estimé avec l’AFP Roland Marchal, spécialiste de la République centrafricaine au Centre international de recherche de Sciences Po, à Paris. Pour Nathalia Dukhan, experte de la République centrafricaine pour l’ONG américaine The Sentry, les groupes armés ont adopté une stratégie de «À long terme, mettre la main sur les ressources pour étouffer Bangui et pouvoir acheter des équipements et se renforcer militairement».

Lors de son discours du 31 décembre, Faustin Archange-Touadéra a estimé que la République centrafricaine était « en guerre ». «J’ai le devoir douloureux de vous dire ce soir que nous sommes en guerre. La République est en guerre. Sa survie est menacée. Cette guerre asymétrique, nous la gagnerons « , a déclaré le chef de l’Etat.

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La prise de Bangassou intervient à la veille de la publication des premiers résultats partiels de l’élection présidentielle par l’Autorité électorale nationale (ANE). Dans un territoire occupé pour les deux tiers par des groupes armés, les votes des Centrafricains mettent du temps à se rassembler. En outre, des milliers de personnes ont été empêchées de voter ou ont été privées de leur carte électorale, sans jamais arriver en raison de l’insécurité.

Sur un total de 71 sous-préfectures, « 29 n’ont pas voté », a déclaré lundi le ministre de l’Administration du territoire. « Et dans 6 autres sous-préfectures il n’y a eu qu’un vote partiel », a ajouté Momokoama Théophile, rapporteur général de l’ANE.

Crimes contre l’humanité

Le parti du président Touadéra a déclaré jeudi qu’il était en train d’être réélu au premier tour des élections. De son côté, COD-2020, qui rassemble les principaux partis et mouvements d’opposition, a exposé, dans un communiqué publié mercredi, une série de plaintes, dont « Remplissage massif d’urne » est « Un nombre d’électeurs qui dépasse celui des membres » dans certains bureaux de vote. Les résultats des élections finales sont attendus le 19 janvier.

Dans une déclaration dimanche, Minusca a annoncé qu’il détenait les principaux groupes armés, « L’UPC, le MPC, le 3R, le FPRC, l’antibalaka et l’ancien président François Bozizé sont responsables de ces attaques et des graves conséquences sur la population civile ».

Des milliers de personnes ont été tuées depuis le début de la guerre civile en 2013, lorsqu’une coalition à majorité musulmane, la Séléka, a renversé Bozizé. Des affrontements ont alors éclaté entre la Séléka et des milices chrétiennes et animistes anti-Balaka, les deux camps accusés par l’ONU de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Depuis 2018, l’intensité de la guerre a considérablement diminué, les groupes armés se disputant les ressources du pays tout en menant sporadiquement des attaques et des exactions contre des civils.

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Le monde avec l’AFP

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Briant Desroches
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