L’Alliance France Tourisme affirme que 80% des touristes affluent sur seulement 20% du territoire du pays – Copyright AFP/File Yuichi YAMAZAKI
La petite île française de Bréhat, une destination touristique populaire de la côte nord, limite le nombre de visiteurs cet été après avoir vu jusqu’à 15 fois sa population arriver sur ses côtes rocheuses en une seule journée.
Au large des côtes bretonnes, Bréhat rejoint plusieurs autres sites en France qui luttent contre le « tourisme excessif » au milieu des préoccupations concernant la gestion des déchets et la protection de l’environnement.
Le nombre de visiteurs à la journée, qui accèdent à l’île via un trajet en bateau de 10 minutes depuis le continent, serait limité à un maximum de 4 700 entre le 14 juillet et le 25 août, a indiqué le maire Olivier Carré dans un arrêté publié cette semaine. .
L’île, qui abrite seulement 377 résidents permanents, fait partie du réseau de conservation Natura 2000 de l’UE qui vise à promouvoir la biodiversité en protégeant les habitats des espèces les plus vulnérables.
Le paysage idyllique est un point chaud pour les touristes, avec pas moins de 450 000 personnes visitant l’île par an, selon une étude du cabinet Littomatique.
Au printemps et en été, le nombre de visiteurs peut atteindre près de 6 000 en une seule journée.
« La municipalité ne peut pas gérer le volume de déchets » qui est multiplié par 10 pendant les mois de pointe touristique, indique le communiqué du maire.
L’afflux érode également les chemins menant au phare pittoresque au nord de l’île et affecte les zones protégées.
La foule est également un frein pour les touristes eux-mêmes, entraînant une baisse rapide de la satisfaction des visiteurs, selon une étude de l’Association des îles du Ponant (AIP).
– ‘Démarketing’ –
L’Alliance France Tourisme a noté plus tôt cette année que 80% des touristes affluent sur seulement 20% du territoire du pays.
L’office du tourisme de Paris s’attend à une augmentation de 37 millions de visiteurs dans la seule capitale cette année, presque égale aux niveaux d’avant la pandémie.
Le premier trimestre de cette année a vu des volumes proches de 2019, tandis que les dépenses ont dépassé les chiffres de 2019, a-t-il annoncé mercredi.
L’Alliance France Tourisme a recommandé aux voyagistes de promouvoir les sites moins populaires pour disperser les foules, tout en adoptant des techniques telles que des quotas de sites quotidiens, des billets programmés et des tarifs plus élevés.
Des campagnes de « démarketing » – images publicitaires de sites surchargés pour les rendre moins attractifs – ont été adoptées avec succès par le littoral marseillais en 2021 et Porto Vecchio en Corse en 2022 pour réduire la fréquentation.
Plus récemment, le parc national des Calanques près de Marseille a annoncé qu’il maintiendrait un système de réservation pour visiter les calanques de Sugiton, mis en place pour la première fois lors de la pandémie de Covid-19.
Avec des déplacements limités à l’époque, les sentiers rocheux le long de l’eau cristalline de la Méditerranée ont vu un afflux de touristes allant jusqu’à 2 500 par jour, piétinant la verdure luxuriante.
Le système de réservation, qui a coûté 100 000 € à mettre en place selon la directrice du parc Gaelle Berthaud, garantit que seules 400 personnes pourront visiter le site un jour donné.
Le parc national de l’île de Porquerolles, au large de la côte sud-est de la France, a limité les visiteurs quotidiens à 6 000 pendant trois étés dans un effort similaire pour protéger le paysage.