Un tribunal belge a annulé la décision de liquider les activités du magnat de la métallurgie Sanjeev Gupta dans le pays, ouvrant la voie à la reprise de la production des usines.
La société belge de Gupta, Liberty Liège Dudelange, a contesté avec succès jeudi une décision de justice d’avril appelant à la liquidation de la société après qu’un juge a rejeté un plan de restructuration de ses activités belges.
La décision a été annulée après que la filiale sidérurgique roumaine de Gupta, Liberty Galati, a fourni un soutien financier à son homologue belge sous la forme d’un échange de créances en actions d’une valeur de 52,5 millions d’euros et de 3 millions d’euros en espèces, selon des documents judiciaires.
Il en a résulté une augmentation de la valeur nette de la société à 81.946 €, ce qui la place au-dessus du seuil obligatoire de 61.500 € requis pour se conformer au Code belge des sociétés et des associations.
Liberty Liège Dudelange a également déposé ses comptes en souffrance, une exigence supplémentaire du tribunal pour faire droit à l’appel.
La décision offre un soulagement temporaire au groupe GFG Alliance de Gupta, qui fait face à des batailles judiciaires dans plusieurs juridictions, et a tenté de refinancer ses actifs depuis l’effondrement du principal prêteur du groupe Greensill Capital en mars de l’année dernière au milieu d’allégations de fraude.
Le Serious Fraud Office du Royaume-Uni et la police française enquêtent sur les sociétés de GFG Alliance pour fraude présumée et blanchiment d’argent. Fin avril, la police française a procédé à des perquisitions de biens, y compris des ouvrages métallurgiques liés à Gupta, tandis que le SFO a demandé des documents, notamment des états financiers de l’entreprise et de la correspondance relative à leur enquête, qui a débuté il y a un an.
En 2018, GFG a acheté deux sites en Belgique à ArcelorMittal, à Flemalle et Tilleur, qui emploient environ 650 personnes, près de Liège à ArcelorMittal. Un plan de réorganisation des opérations élaboré après l’effondrement de Greensill prévoyait à l’origine que Liberty Galati offrait un soutien financier à Liberty Liège d’ici décembre de l’année dernière. .
Le groupe Liberty Steel de Gupta a déclaré la semaine dernière au tribunal qu’il avait déjà fourni de nouveaux financements « par une série d’échanges intra-groupe de dettes en prises de participation » ainsi que de nouvelles liquidités dans les usines liégeoises, ce qui lui permettrait de reprendre ses activités. .
Toker Ozcan, qui a récemment été nommé PDG de Greensteel EMEA pour Liberty Steel, a déclaré jeudi que la société saluait la décision du tribunal et redémarrerait la production dans l’usine dès que possible.
Liberty Galati a enregistré en 2020 une perte de 10,6 millions d’euros. Cependant, un porte-parole de la société a déclaré que Liberty Galati avait récemment annoncé « des résultats de production record, ayant réussi à atténuer les problèmes d’approvisionnement potentiellement soulevés par la situation en Ukraine, et l’usine continue de se renforcer en augmentant encore sa production pour répondre à la demande toujours croissante d’acier ». .
Liberty Liège a présenté il y a une semaine ses comptes annuels jusqu’en juin 2021, qui font apparaître 77,5 millions d’euros de pertes avant impôts.
GFG s’est par ailleurs engagé à poursuivre sa lutte pour conserver le contrôle d’un laminoir à Duffel qui fait également l’objet d’un litige avec son prêteur, le groupe américain de capital-investissement American Industrial Partners.