jeFA FOOTBALL vous jouez mais aucun fan ne le regarde, ni dans les gradins ni à la télévision, est-ce vraiment arrivé? Autrefois le dilemme aurait pu amuser Albert Camus, un excellent gardien de but qui se plaisait à philosopher. C’est aussi existentiel, d’une autre manière, pour les équipes françaises de football. Premièrement, le covid-19 les a privés de supporters vivants. Ensuite, le partenaire de télévision de premier plan a sauté la ville sans payer. Les équipes qui craignaient autrefois la relégation s’inquiètent désormais de l’échec.
Cette année, la Ligue 1 française avait espéré lancer son voyage dans l’élite européenne. Bien que l’équipe nationale ait remporté la dernière Coupe du monde, le championnat national dans lequel s’affrontent nombre de ses stars est, financièrement parlant, dépassé par des ligues plus riches en Angleterre, en Allemagne, en Italie et en Espagne. Un accord de diffusion massif commençant cette saison, d’une valeur de plus d’un milliard d’euros (1,2 milliard de dollars) par an, en hausse de 60% par rapport à l’accord précédent, contribuerait à uniformiser les règles du jeu.
L’accord s’est également avéré trop important pour Mediapro, le groupe de télévision espagnol aux soutiens chinois qui a remporté la plupart des matches. La chaîne qu’il avait créée pour mettre en valeur les affrontements de Ligue 1 a attiré peu de parieurs. Réglé en espèces, il n’a effectué qu’un versement trimestriel en août, puis a cessé de payer complètement. En décembre, le contrat a été annulé.
Le 1er février, une vente aux enchères a eu lieu pour remplacer Mediapro. Aucun acheteur crédible n’a émergé. Canal +, un paiementla télé le groupe contrôlé par Vincent Bolloré, un magnat du port aux médias, est resté inopinément à l’écart. Après avoir perdu des droits majeurs du football en 2018 après plusieurs décennies, Canal + dit pouvoir vivre sans la Ligue 1 (montrant encore une poignée de matchs). Beaucoup pensent qu’il pourrait rejoindre la mêlée, mais il offre beaucoup moins que Mediapro. Amazon a également montré un intérêt pour les droits de diffusion en continu, mais a proposé des conditions plus avares que les diffuseurs traditionnels. la télé les chaînes peuvent enchérir sur une seule correspondance à la fois.
Pour l’instant, le football français n’a pas d’accord de diffusion pour la plupart des matches – une catastrophe pour les clubs qui comptent sur ces droits pour un tiers de leurs revenus (souvent plus pour les petites équipes). Ils font déjà face à une saison entière sans reçus. Les sponsors touchés par une pandémie ont moins d’argent à dépenser. Les transferts de joueurs, source traditionnelle d’argent, sont compliqués dans un marché déprimé. La ligue s’est déjà endettée auprès des équipes de marées terminées; les clubs en difficulté ont pu recourir aux banques pour obtenir des prêts garantis par l’État. Mais un sauvetage public d’une industrie qui récompense ses stars avec des contrats de plusieurs millions de dollars semblerait peu pratique.
D’autres ligues européennes sont également en difficulté. Certains, comme la Premier League anglaise, ont offert des rabais aux diffuseurs pendant la crise du covid-19. Une vente aux enchères pour la série italienne UNE droits en janvier n’ont pas répondu aux attentes. Un groupe de clubs européens estime que 360 équipes auront besoin d’une aide financière pour survivre. La principale préoccupation en France est de savoir quelle chaîne diffusera l’épreuve de force le 7 février entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain, le cas échéant. Le football français voulait être considéré comme le plus compétitif d’Europe. Maintenant, il serait heureux d’être vu.■
Cet article est paru dans la section Business de l’édition imprimée avec le titre « Defeat without nets »